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Expatriés français : comment aider votre enfant à mieux parler français à l’étranger ?

5 minutes de lecture

Introduction

Vivre à l’étranger, c’est une richesse pour toute la famille. Pourtant, de nombreux parents français constatent que leur enfant mélange les langues ou butte sur certains sons du français (comme le L ou le R). L’exposition au français diminue, la langue du pays d’accueil prend le dessus… et l’enfant peut se sentir frustré lorsqu’il n’est pas compris par ses proches francophones.
Bonne nouvelle : avec quelques habitudes simples, des exercices ludiques et, si besoin, un accompagnement en ligne, il est possible d’améliorer rapidement la prononciation et la confiance de votre enfant. Ce guide explique pourquoi ces difficultés apparaissent, quels sons posent le plus problème, comment pratiquer à la maison, et quand consulter un orthophoniste francophone en téléconsultation.

mere et enfant comptine française pour améliorer la diction

Pourquoi les enfants expatriés ont-ils parfois des difficultés à parler français ?

Moins d’exposition à la langue maternelle

Hors de France, l’école, les amis et la plupart des activités se passent dans la langue locale. Résultat : le français est moins entendu, moins utilisé… donc moins consolidé.

Influence de la langue du pays d’accueil

Chaque langue possède ses propres sons et ses règles articulatoires. L’enfant peut calquer la langue dominante sur le français (ex. remplacer le L français par un son proche de la langue locale).

Bilinguisme : richesse, mais aussi défis

Le bilinguisme n’est pas un problème en soi — au contraire — mais il répartit l’attention et le temps d’exposition entre deux (ou plus) systèmes linguistiques. Sans routines adaptées, certains sons français restent peu pratiqués.

Facteurs individuels

Âge, tempérament, éventuels troubles de parole/langage, historique d’otites, motricité fine oro-faciale : autant d’éléments qui modulent la trajectoire.

Les sons français les plus difficiles pour les enfants expatriés

Avant tout, il faut rappeler une chose essentielle : chaque enfant apprend à son rythme. Ce n’est pas parce qu’un enfant fait des erreurs qu’il est “en retard” ou qu’il a un problème.
Ces petites “confusions” sont normales, surtout quand le français n’est pas la langue principale utilisée à la maison ou à l’école.

Deux raisons principales expliquent ces erreurs :

📌 L’influence de la langue dominante : l’enfant applique au français les habitudes sonores de la langue du pays d’accueil.

📌 La simplification : quand un son est rare ou difficile à produire, l’enfant le remplace par un son qu’il connaît déjà.

Le son [L]

Dans certaines langues, le “l” français n’existe pas vraiment.
👉 Par exemple, en japonais, il n’y a pas de différence claire entre “l” et “r”.

Résultat : un enfant peut dire “raît” au lieu de “lait”. Ce n’est pas de la paresse, c’est simplement que son cerveau n’a pas encore séparé ces deux sons.

Le son [R] (le fameux “r” français)

Le r français est produit au fond de la gorge. C’est un son assez rare dans le monde et souvent difficile à acquérir.

  • En espagnol, italien, arabe ou russe, le “r” est roulé avec la langue (comme dans “perro” en espagnol). Les enfants ont alors tendance à rouler leur “r” en français : “rouge” devient “rrouge”.

  • En anglais, le “r” est plus doux, prononcé vers l’avant de la bouche. Les enfants disent alors “wooge” ou “rrrooge” au lieu de “rouge”.

  • Bonne nouvelle : dans des langues comme l’allemand ou le portugais, il existe déjà un “r” au fond de la gorge, assez proche du français. Les enfants de ces langues s’adaptent souvent plus facilement.

Les voyelles nasales : AN, ON, IN, UN

Un point très spécifique du français : certaines voyelles se prononcent en laissant passer l’air par le nez (comme dans pain, bon, vin, un).

👉 Ce contraste n’existe pas dans la plupart des langues (anglais, espagnol, italien, allemand, arabe, chinois, etc.).
Dans ces langues, les voyelles ne deviennent “nasales” que devant une consonne nasale (comme n ou m), mais ce n’est jamais une différence de sens.

Résultat : beaucoup d’enfants disent “pan” au lieu de “pain”, ou “blang” au lieu de “blanc”.

Les sons CH [ʃ] et J [ʒ]

Les sons “ch” (comme dans chien) et “j” (comme dans joli) sont aussi difficiles, car toutes les langues ne les utilisent pas de la même manière.

  • En espagnol, il n’existe pas de “ch” doux comme en français. L’enfant peut dire “so” au lieu de “chaud”, ou remplacer par un son plus proche de sa langue (“tcho”). Le “j” de “jour” peut devenir “djour”.

  • En italien, le “ch” existe (comme dans scienza), mais le “j” est rare. On entend donc souvent “djour” au lieu de “jour”.

  • En allemand, le “ch” est courant, mais le “j” n’apparaît que dans certains mots importés (comme Journalist). Les enfants peuvent hésiter et dire “djour” plutôt que “jour”.

  • En anglais, les deux sons existent, mais le “j” est peu fréquent. Les enfants ont tendance à le rendre plus dur : “je” devient “dje”.

  • En arabe, le “ch” est familier (ش), mais le “j” peut se prononcer de plusieurs façons selon le pays : parfois [j], parfois [dj], parfois [ʒ]. Résultat : “jour” peut être bien prononcé par certains enfants, ou devenir “djour” ou même “gour”.

  • En mandarin ou en japonais, il n’y a pas vraiment de “ch” et “j” comme en français. Ils utilisent des sons proches, ce qui donne des approximations comme “tcho” pour “chaud” ou “djou” pour “jour”.

 


À retenir pour les parents : ces erreurs ne sont pas des fautes “graves”. Elles montrent simplement que l’enfant jongle entre deux systèmes sonores. Avec un peu de temps, d’exposition au français et, si besoin, un soutien ludique ou orthophonique, la plupart de ces sons se mettent en place naturellement.

Exercices ludiques pour améliorer la prononciation à la maison

Si ton enfant a des difficultés à prononcer le son L, lis ce qui suit 👀🔎

Tout d’abord, si ce n’est pas encore fait 👉 crée ton compte gratuitement !

Fais le test de prononciation du L

Ce n’est jamais simple, en tant que parent, de constater que son enfant rencontre des difficultés. Mais si tu lis ceci, c’est que tu es là pour l’accompagner, non ?

Alors ne t’inquiète pas si les résultats ne sont pas bons : vois-les plutôt comme un point de départ de sa progression 🤗

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Suis notre programme de prononciation du son L

Résultats rouges ou orange ? Passe à l’action !

Lance le programme de prononciation du L, commence par la première vidéo et pratique avec ton enfant.

Pas besoin d’être un pro : c’est technique, mais ça s’apprend. Et si tu bloques, notre équipe est là pour t’aider !

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Tu suis simplement le calendrier du programme

Chaque semaine, tu découvres une nouvelle vidéo de 10 min, tu te formes, et tu pratiques avec ton enfant.

6 semaines au total, le programme est HYPER complet et il y a même un jeu de cartes à fabriquer ensemble à la maison. Sympa,  non ?

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image de planning prononciation du L et jeu orthophonique

Refais un test à chaque étape-clé

Quand tu achètes le programme de prononciation du L, tu reçois automatiquement 3 tests gratuits, ajoutés à ton compteur (visible dans ton espace membre).

  • Test 1 : après avoir travaillé le L en début de mot

  • Test 2 : après le L en fin de mot

  • Test 3 : après le L au milieu des mots

Et à chaque étape, tu peux voir la progression de ton enfant en un coup d’œil. Le top !

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graphique de progression du L

Conseil parental : valoriser l’effort (« j’ai vu ton super L ! »), éviter les moqueries, ne pas surcorriger en continu — choisir des moments dédiés.

FAQ – Questions fréquentes des parents expatriés

  • Le bilinguisme cause-t-il un retard ?

    Non. Le bilinguisme est une chance. Il peut donner une impression de retard si l’exposition au français est faible ; on ajuste l’environnement et la pratique.

  • À quel âge doit-on “maîtriser” le L ?

    Beaucoup d’enfants stabilisent le L entre 4 et 6 ans. Au-delà, si la difficulté persiste, un bilan peut être utile.

  • Doit-on corriger tout le temps ?

    Non. Mieux vaut des moments dédiés (5 minutes) où l’on s’entraîne joyeusement, plutôt que des corrections permanentes qui démotivent.

  • Mon enfant mélange les langues, est-ce grave ?

    Le code-mixing est normal chez les bilingues. On propose le mot français calmement, on modélise, sans dramatiser.

  • Et l’accent ?

    Avoir un accent mixte est fréquent. L’objectif prioritaire : être compris et à l’aise. La précision des sons viendra avec la pratique.

Créer un environnement riche en français (même loin de la France)

  • Rituels 100 % français : histoire du soir, recette du dimanche, “moment comptine”.

  • Famille & amis : appels vidéo réguliers en français, thèmes préparés.

  • Livres & BD : bibliothèque en français, abonnement numérique jeunesse.

  • Écrans intelligents : dessins animés en VO française, sous-titres FR.

  • Clubs/assos : rencontrer d’autres familles francophones, ateliers lecture/jeux.

  • Jeux de société : choisir des jeux avec lecture/consignes en français.

Conclusion

Maintenir un français solide à l’étranger demande des routines simples, un climat bienveillant et, si nécessaire, un coup de pouce professionnel. En quelques semaines de pratique courte et régulière, on observe souvent des progrès nets sur les sons ciblés (comme le L), la fluidité et la confiance.


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